Antigo Nick
Avec Carlos Hartmann (Kreon), Natania Prezant (Antigone), Melanie Miranda (Ismene), Bettina Von Polenz (Haimon), Geraldine Donanldson (Eurydike), Kailing Huang, Tania Colsa-Tella, Swati Kamble, Fabiola Rosi (chorus), Pauline Leroy(Guard),Laura Petrella (Teiresias),Delphine Ayrton (Messenger), Nicholas Weeks (Nick), Nathalie Linker (Sign Language), Estelle Gitta (Latin Recital) Adaptation de Marlon Ariyasinghe Lumières de Claire Firmann Costumes de Natania Prezant Musique de Loriane Rychner
L’histoire Lors d’une bataille sanglante, Étéocle et son frère Polynice se sont disputés Thèbes, finissant par s’entretuer. Créon prend alors les rênes de la cité et décide de laisser Polynice sans sépulture et d’honorer Étéocle. Un arbitrage que leur sœur Antigone refuse au péril de sa vie. Antigone, symbole de liberté individuelle, lutte contre un monde patriarcal suivant les lois intangibles et inébranlables des dieux. Antigonick (2012) écrite par Anne Carson, poétesse canadienne, est une traduction et une réinterprétation de la tragédie de Sophocle écrite vers 440 avant J.-C.
Le mot du metteur en scène Antigone a longtemps été considérée comme une rebelle incarnant la quintessence du féminisme. Paradoxalement, c’est souvent à travers le regard de dramaturges masculins qu’elle a été façonnée à travers les âges : de Sophocle et Euripide à Jean Anouilh, Bertolt Brecht ou Antonio D’Alfonso. L’Antigone d’Anne Carson, quant à elle, insiste qu’elle ne veut plus parler « de lui, ou de lui, ou Lui » (Oh, I don’t want to talk about him, or him, or Him). Quand j’ai lu Antigonick d’Anne Carson, j’ai eu l’envie de développer mon travail à partir de cette énonciation d’Antigone, l’envie d’ex- plorer collectivement les multiples résonances contemporaines de sa version de la pièce: les discours de pouvoir, l’hégémonie des puissants face aux subal- ternes, la prise de parole d’une femme dans un univers d’hommes, l’amour de la famille et l’importance de la justice humaine face à la justice des dieux.